Archives par étiquette : Utrillo

Une rencontre bien peu ordinaire

‘Modigliani tend la bouteille à son protégé :

–          Tu ne la laisseras pas tomber ?

–          Moi, la laisser tomber ?… Une bouteille ?…Penses-tu ?… Veux-tu que je te dise ? Je tomberais, moi, que je sauverais la bouteille !

[…] Sa bouteille bien serrée sous l’aisselle gauche, l’ivrogne momentanément dessoulé, marchait de biais en contemplant son bienfaiteur.  Au côté de Modigliani portant haut sa belle tête de prince oriental au service d’une république italienne, il apparaissait tel que l’a vu Roland Dorgelès, à la même époque : « il semblait disloqué, dans son costume noir ; les bras trop longs, la poitrine creuse. Son teint était blafard, son regard trouble, ses moustaches tombantes trop grosses pour ses joues. ».[1]

Place Blanche et la rue Lepic

Place Blanche et la rue Lepic

Selon l’auteur, ce serait dans un petit bougnat de la rue Lepic que Modigliani rencontra pour la première fois Maurice Utrillo. Celui qu’on surnommait Maumau était de nouveau complètement ivre et le tenancier, refusait de lui servir un nouveau verre de vin à quelques sous. L’artiste italien, dans sa démesure légendaire, intervient et achète au tavernier 2 litrons de piquette et invite le peintre montmartrois à le suivre jusqu’au square Saint-Pierre. Ils y menèrent un tel tapage que la police de la place de Dancourt dut intervenir et les enferma au poste, le temps de dégriser complètement.

Modigliani a un premier ami à Paris et ce, jusqu’à sa mort.

portrait d'Utrillo, 1919

portrait d’Utrillo, 1919

[1] La vie passionnée de Modigliani, André Salmon, Ed. Seghers, 1957, p.69

English version

A few ordinary meeting

‘ Modigliani gives the wine bottle to his protégé :

– You won’t drop it in the ground, won’t you?

– Me, dropping a bottle on the floor?…  A bottle ? … Let me tell you something, I would fall myself that I would save the bottle!

[…] With its bottle tight under the left armpit, the drunkard walked through contemplating his benefactor. Compared with Modigliani with his beautiful oriental prince head in the service of an Italian republic, he appeared as Roland Dorgelès described him at the same period :  » it seemed dislocated in his black suit , with too long arms and a hollow chest . His face was pale  with troubled eyes  and too big drooping mustaches » .

 According to the author, Modigliani met for the first time Maurice Utrillo in a small bougnat rue Lepic. Maumau, that is his nickname, was completely drunk once again and the tenant refused to serve him another glass of wine. The Italian artist, in his legendary excess, interfered, bought the innkeeper 2 quarts of cheap wine and invited the Montmartre painter to come with him to St. Peter square. They led such a fuss that the Dancourt police had to intervene and locked them up in jail, time to be sober again.

Modigliani had his first Parisian friend, and this until his death.

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Maurice Utrillo

photo de famille

Maurice Utrillo, Suzanne Valadon et André Utter en 1919

Fils de Suzanne Valadon (de son vrai nom Marie-Clémentine Valade) et d’un père inconnu Maurice Utrillo nait le 26 décembre 1883 au 8 rue du Poteau à Montmartre et s’éteindra le 5 nombre 1955 à Dax. Représentant inlassablement les quartiers de Paris et surtout Montmartre dans un style dépouillé et coloré, mais très souvent déserts, et sans vie, il crée un style qui fait sa renommée dans les années 1910, et qui lui permet d’être une des figures incontournables de l’Ecole de Paris.

Très dissipé il goûte tôt à l’alcoolisme. Au contact d’André Utter, un étudiant aux Beaux-Arts qui devint l’amant de sa mère puis son mari, Utrillo décide de se mette à peindre et à exposer ses tableaux, principalement dans les cabarets qu’il fréquente. Rapidement, il produit beaucoup en raison de la nécessité pour lui de payer ses excès de boissons. Il est prêt souvent à vendre ses toiles au rabais pour un peu d’alcool. Maurice Utrillo se révèle rapidement avoir du talent, lequel avec les conseils de sa mère, Suzanne Valadon, se transforme en une technique parfaitement maîtrisée de la composition et de la peinture.

Maurice Utrillo se complaît dans une vie de bohème dans les quartiers mal famés de Paris, passant de bar en bar et de son errance dans les rues à son atelier. Dans les années 1912-1914, il fait quelques séjours dans la clinique du Docteur Revertégat à Sannois  non loin de la capitale, pour se soigner, mais aussi parce qu’il aime le charme de cette campagne, qui lui permet de se consacrer entièrement à son art. Cette période est celle que l’on qualifie de « période blanche  » dans l’oeuvre d’Utrillo, car retrouvant une certaine sérénité, il se prête à l’ajout de plâtre dans sa peinture, et découvre par cette technique toutes les subtilités et la richesse des variations du blanc, par lesquelles s’expriment pour lui, à la fois la lumière, la beauté et la vérité des choses.

Maurice Utrillo voit les sujets qu’il peint au travers leur forme et leur substance. Il ne s’intéresse pas aux tendances du moment, ni au pointillisme de Seurat, ni au symbolisme des Nabis. Il ignore le cubisme, le surréalisme et l’abstraction. Sa rencontre avec Amedeo Modigliani n’influence en rien son style : seule l’intéresse la figuration, dans sa forme première, spontanée, naïve, et en cela davantage que les rares paysages qu’il peint, la représentation des villages, des rues, des carrefours de la ville.

Maurice Utrillo apparaît comme le témoignage de l’émergence d’un nouveau type de peintres, issus des milieux  populaires. Aux couleurs vives d’un Renoir tachetées de toutes les nuances de la lumière, s’opposent les couleurs de la réalité, sombres, terreuses ou blanchâtres de son environnement.

Lapin Agile

Le Lapin Agile sous la neige – M.Utrillo

Son of Suzanne Valadon (her real name is Marie- Clémentine Valade ) and an unknown father Maurice Utrillo was born on Dec. 26th  1883 at 8 rue du Poteau Montmartre and died on Nov. 5th at Dax. Tirelessly representing the neighborhoods of Paris and especially Montmartre in a stripped and colorful style, but very often without any life, he created a style that made ​​him famous already in the 1910s and became one of the key figures of School of Paris .

Very dispelled  and alcoholic very young he spends his life in between various cabarets and pubs of Montmartre. In touch with André Utter, a Fine Arts School student who became his mother lover first, then her husband, Utrillo starts to paint and exhibits his paintings mainly in nightclubs he uses to frequent. Quickly, it produces a lot because of the need for him to pay his excessive drinking.He often sells his paintings at a discount price just to be able to drink more alcohol.  Maurice Utrillo quickly proved to have talent , which with the advice of his mother, Suzanne Valadon , turns into a perfectly controlled composition and painting technique.

Maurice Utrillo revels in a bohemian life in bad neighborhoods of Paris , wandering from bar to bar in  the streets near his studio. In the years 1912-1914 , he made ​​several health cure at the clinic of Dr. Revertegat in Sannois, not far away from the capital, but in love of the charm of this coutryside, he went over there also to devote himself entirely to his art. This period is what is referred as  » white period  » in the work of Utrillo, because of finding a kind of serenity. Adding some plaster to his oil colors discovers  by this technique all the subtleties of various whites through which he can express both light and beauty.

He paints the subjects he sees through their form and substance. He is not interested in trends and fashion, nor Seurat’s pointillism, nor the Nabis’ symbolism. He ignores the cubism, surrealism and abstraction. His friendship with Amedeo Modigliani  doesn’t influence his own style: he is only interested  by the figuration, in its original, spontaneous , naive form.

Maurice Utrillo appears to be the  witness (and the leader) of a new type of artists coming from the popular circle. From the colorful spotted with  all shades of light colors he opposes the one of the  dark , earthy or pale reality of his environment.

 

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A Prince débarque à Paris

English version down the page

A Paris, en janvier 1906,  débarque d’Italie, à l’âge de 22 ans,  Amédée Clément Modigliani, bel homme, artiste désargenté, à la santé défaillante.

Il est frimeur. Bien habillé dans un costume de velours, il s’installe dans un hôtel confortable près de la Madeleine, alors qu’il n’a pas, ou peu d’argent. Il s’inscrit  à l’Académie Colarossi, dans le quartier de Montparnasse mais il la fréquente peu. Elle se trouve dans le sud de Paris alors que c’est dans le maquis de  Montmartre qu’il loue un atelier, car c’est là-bas que tout se passe…  Beaucoup d’artistes sont déjà installés sur la Butte. A quelques mètres de chez lui, le Bateau Lavoir  héberge e.a. Pablo Picasso, Kees Van Dongen, Herbin, André Derain, Juan Gris, mais aussi les écrivains André Salmon, Max Jacob et Pierre Mac Orlan.  Sont installés aussi dans les environs Marie Laurencin, Georges Braque, Camoin, Emile Bernard, Urillo et sa mère Suzanne Valadon, Marcel Duchamp, Metzinger, Pascin, Picabia, Severini, Dufy, Valmier, Marcoussis, ….

Le Bateau Lavoir

Le Bateau Lavoir

A peine arrivé, il court les galeries du quartier. Il y a celle de Georges Petit rue de Sèze, celle de Durand-Ruel qui expose les impressionnistes, celle de Clovis Sagot  qui a eu le premier un coup de foudre pour la période bleue de Picasso, et bien sûr celles de Vollard qui expose Cézanne, Renoir et Degas et de Kahnweiler, rue Vignon qui défend les Fauves avec Matisse, Vlaminck, Van Dongen, Rouault, Derain, Dufy, Braque.

Il reprend les pinceaux et peint principalement de petits portraits. Selon Christian Parisot, le peintre Anselmo Bucci, en passant devant une petite boutique tenue par la poétesse Laura Wylda, l’Art Gallery’ au coin du boulevard Saint Germain et de la rue des Saints-Pères, vit en vitrine une nouveauté :’trois visages de femmes exsangues et hallucinés, presque monochromes, peints avec des terres vertes en pâte maigre sur de petites toiles’. Ayant demandé qui en était l’auteur, Anselmo Bucci s’entendit répondre qu’elles étaient de Modigliani, ‘un peintre italien qui habite Montmartre’. (Ch. Parisot, Modigliani Biographie, p.97)

Mais d’où vient vraiment Modigliani ?

Amedeo Modigliani, quatrième et dernier enfant de Flaminio Modigliani et Eugénie Garsin, une famille de juifs séfarades, est né le 12 juillet 1884, à Livourne, en Italie. Cette année-là, l’entreprise des Modigliani (ils exploitaient un commerce de bois et charbon et des mines en Sardaigne) fait faillite. Aussi, en 1886, la mère, Eugénie Garsin, d’origine française, donne des cours particuliers et, avec sa sœur Laura transforme la maison en une véritable école. Emmanuel, l’aîné des enfants deviendra avocat et député socialiste. Marguerita, la seule fille des quatre enfants d’Eugénie et Flaminio, restera célibataire et deviendra la mère adoptive de Jeanne, la fille d’Amedeo et de Jeanne Hébuterne. Quant à Umberto, il sera ingénieur des Mines.

C’est en 1886 également qu’Eugénie Garsin commença son journal, Le Livre de raison qui est une chronique de la vie familiale et elle mentionne pour la première fois son fils Amedeo dit « Dedo »  un peu gâté, un peu capricieux mais joli comme un cœur.

Le Journal d'Eugénie Garsin 001Le Journal d’Eugénie Garsin

A cette époque, Flaminio Modigliani est presque toujours en voyage. Avec eux vivent la grand-mère maternelle, les sœurs d’Eugénie, Laure et Gabrielle et le grand-père Isaac Garsin, un grand érudit qui passait beaucoup de temps avec l’enfant, lui parlant d’art et de philosophie. Ce dernier décède en 1894.

Uberto, fils de Rodolpho Mondolfi qui est un ami d’Eugénie, fut le premier grand ami de Dedo jusqu’en 1898.  Le reste du temps, il le passa entouré  d’adultes.

Selon la légende, inspirée par la famille, lancée par André Salmon (Modigliani, Paris, 1926), Amedeo, qui jusqu’alors n’aurait jamais tenu un crayon entre ses doigts et n’aurait jamais manifesté le moindre intérêt pour l’art, aurait sombré, pendant une typhoïde, dans un violent délire pictural. Sa fille Jeanne conteste cette légende et stipule dans son livre Modigliani sans légende (Gründ, 1961, p.27) qu’en réalité son père peignait déjà avant sa maladie mais que pendant cette fameuse typhoïde Amédée révéla à sa mère une passion pour la peinture retenue jusqu’alors par orgueil et par pudeur (sic).

Sa mère mentionne déjà dans son journal en 1895 : « Dedo a eu une pleurésie très grave et je ne me suis encore remise de la peur terrible qu’il m’a faite. Le caractère de cet enfant n’est pas encore assez formé pour que je puisse dire ici mon opinion. Ses manières sont celles d’un enfant gâté qui ne manque pas d’intelligence. Nous verrons plus tard ce qu’il y a dans cette chrysalide. Peut-être un artiste ? ».

En 1898, Modigliani entre à l’Ecole des Beaux-Arts de Livourne. Il y suit l’enseignement de Guglielmo Micheli. En septembre 1900, il tombe de nouveau malade, une pleurésie qui se complique en tuberculose. Il passe l’hiver 1902 à Rome, où il fait des copies dans les musées. A Florence, il s’inscrit à l’école libre de nu, suit les cours de Giovanni Fattori et rencontre Manuel Ortiz de Zarate, un artiste italo-chilien qui lui parle sans cesse de Paris. Depuis de nombreuses années, les journaux italiens consacraient des pages entières sur ce qui se passait à Paris. Les expositions, les salons, mais aussi la créativité en France, les artistes et leurs aventures, sans oublier bien sûr la vie nocturne et les lieux de débauche étaient les sujets fréquemment évoqués par la presse italienne et Modigliani n’avait qu’une idée en tête : aller à Paris qui le fascine et plonger dans ce monde artistique le plus fécond du siècle.De 1903 à 1905, il poursuit sa formation à l’école libre de nu de l’Institut des Beaux-Arts de Venise.

A la fin de l’année, sa mère lui donne l’argent nécessaire et il arrive à Paris en janvier 1906.

Arrival in Paris

Arrived in Paris in January 1906 an handsome Italian guy, 22 years old, Amedeo Clemente Modigliani. He is a penniless artist, in failing health.

It is a smug man. Dressed in a velvet suit, he settled in a comfortable hotel next to the Madeleine place although he just have a few bucks in his pocket. He enrolled at the Académie Colarossi in the Montparnasse area but didn’t go there very often. It is located in the south of Paris but he rented a studio in the jungle of Montmartre, because it is there that everything goes … Many artists are already installed on the Butte . A few meters from his place, the Bateau Lavoir hosts i.a. Pablo Picasso, Kees Van Dongen, Auguste Herbin , André Derain, Juan Gris, but also writers André Salmon , Max Jacob and Pierre Mac Orlan . In the neighborhood live also Marie Laurencin, Georges Braque, Camoin, Emile Bernard, Urillo and his mother Suzanne Valadon, Marcel Duchamp, Metzinger, Pascin, Picabia, Severini, Dufy, Valmier, Marcoussis, …

Upon his arrival, he visits galleries in the neighborhood. Of course there is Georges Petit in rue Sèze , But also Durand-Ruel that exposes the Impressionists, Clovis Sagot who is the first  to appreciate the Blue Period of Picasso, Vollard who  exposes Cézanne , Renoir and Degas and Kahnweiler , rue Vignon defending the Fauves Matisse , Vlaminck, Van Dongen , Rouault , Derain , Dufy, Braque .

Settled in his studio, Modigliani takes brushes again and paints mainly small portraits. According to Christian Parisot , the painter Anselmo Bucci , passing in front of a small shop run by poet Laura Wylda , the Art Gallery, at the corner of Boulevard Saint Germain and Rue des Saints-Peres , notices new paintings in the front window : ‘ three battered and hallucinated women’s faces, almost monochrome , painted with in some green colors, thin material on small canvases . Asking who is the author, Anselmo Bucci was told they were painted by Modigliani, an Italian artist who lives in Montmartre. (Ch. Parisot, Modigliani Biography, p.97)

But where does Modigliani really come from?

Amedeo Modigliani, fourth and last child of Flaminio Modigliani and Eugenie Garsin, a family of Sephardic Jews , was born July 12, 1884 , in Livorno , Italy. This year, the company Modigliani (they operated a timber and coal mines in Sardinia) is bankrupt. Also in 1886, Eugénie Garsin (French origin turns the house into a real school and gives private lessons with her sister Laura. Emmanuel, the eldest child becomes a lawyer and Socialist deputy. Marguerita , the only girl of four children Eugenie and Flaminio , remains unmarried and will be the adoptive mother of Jeanne , the daughter of Amedeo and Jeanne Hebuterne . As Umberto, he will be a mining engineer.

In 1886, Eugenie Garsin starts to write a diary. The Book of reason is a chronicle of family life and it mentions for the first time Amedeo socalled  » Dedo  »  as a little bit spoiled , a bit temperamental but pretty as a heart .

At this time, Flaminio Modigliani is almost always traveling. The others live with the maternal grandmother, sister Eugenie, Laura and Gabrielle and grandfather Isaac Garsin , a great scholar who spend much time with the child, talking to him about art and philosophy. Isaac Garsin dies in 1894.

Uberto Mondolfi, son of Rodolpho -s a friend of Eugenie-  is the first great friend of Dedo until 1898 ..

According to the legend, inspired by the family, launched by André Salmon (Modigliani, Paris, 1926), Amedeo , who wouldn’t have held a pencil between his fingers and wouldn’t never have shown any interest in art , would have sunk in a violent pictorial delirium during a typhoid. His daughter Jeanne denies this legend and states in her book Modigliani sans legende ( Gründ 1961 , p.27) that in reality her father has already painted before his illness but during the famous typhoid Amedeo revealed his mother a passion for painting previously retained by pride and shame (sic) .

Her mother already mentions in her diary in 1895:  Dedo had a very severe pleurisy and I am still recovering from the terrible fear I had because of that.  The character of the child is not yet formed enough for me to write here my opinion. His manners are those of a spoiled child without lack of intelligence. We will see later what there is in this chrysalis. Maybe an artist? « .

In 1898, Modigliani enters the Ecole des Beaux- Arts in Livorno. There, he follows the courses of Guglielmo Micheli . In September 1900, he fell ill again, pleurisy which is complicated by tuberculosis. He spent the winter of 1902 in Rome, where he made ​​copies in museums. In Florence, he enrolls in a free school, follows the course of Giovanni Fattori and meets Manuel Ortiz de Zarate , an Italian- Chilean artist who speaks constantly about Paris . For many years, the Italian newspapers devoted whole pages about what happens in Paris. They write about exhibitions an art fairs, but also about creativity in France, artists and their adventures. Nightlife and places of debauchery were frequently mentioned by the Italian press as well. Modigliani has only one idea in head : to go this  fascinating city and to dive into the most prolific century art world.

From 1903 to 1905 he continues his studies at the Free School of Nude Institute of Fine Arts of Venice. At the end of the year, his mother gives him the money and he arrives in Paris in January 1906.

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