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Le grand mécène et ami de Modigliani à vendre au mois de juin.

Quelques mois après l’adjudication du portrait de Roger Dutilleul, Sotheby’s décroche celui de Paul Alexandre, principal acheteur du peintre dans ces années -là. Ce tableau sera la vedette de la vente du 4 juin, à Paris.

Portrait de Paul Alexandre

Portrait de Paul Alexandre (Ceroni 031)

 

La toile est un vrai inédit sur le marché mais non inconnue puisqu’elle elle est référencée dans tous les catalogues raisonnés et a été prêtée à de nombreuses expositions.  Légèrement plus petit (92 × 60 cm) que le portrait précédent, vendu en décembre dernier par la même maison, celui-ci  a été peint quelques années plus tôt, en 1911-1912, et représente celui qui fut le principal soutien de l’artiste à son arrivée d’Italie en France en 1907.

Ce portrait mélancolique est l’avant-dernier des cinq connus du mécène. Il a été peint dans une palette sobre et  austère comme les 3 précédents. On retrouve dans celui-ci un clin d’œil à son ami Brancusi, également soutenu par Paul Alexandre,  avec cette mosaïque esquissée à droite de la composition, évoquant une de ses sculptures. Si le Portrait de Roger Dutilleul s’est vendu 6,5 millions d’euros sur une estimation de 7 à 9 millions, Sotheby’s propose le second, au plus juste, dans une fourchette de 5 à 8 millions d’euros.

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Le apaches de Modigliani

Version française en dessous

According with the Berthe Weill  Modigliani exhibition ‘catalogue’ were two artworks titled ‘Apache n° 1 and n°2’.

Catalogue de l'exposition Modigliani chez Berthe Weill

Catalogue de l’exposition Modigliani chez Berthe Weill

Unfortunately at that time what they named ‘catalogue’ were most of the time a simple list of titles without even any description.

As far as I know, the two pieces are not registrated in any catalogue raisonne about works on paper (Lanthemann, Patani and Parisot) and I couldn’t find any details yet  about them excepted this …

Apache, c. 1904 gouache on paper, 30 x 21,5 cm.

Apache, c. 1904 gouache on paper, 30 x 21,5 cm.

Not included in any catalogue raisonne, it only has the Restellini certificate (2009) saying he will include this work in the forthcoming catalogue raisonne.

If someone has more details about this or the other, please contact me by email (info@amis-de-modigliani.net)

 Selon le catalogue d’exposition des oeuvres de Modigliani à la galerie Berthe Weill (1917), y été montrée 2 œuvres appelées Apache n°1 et n°2. Hélas, à cette époque les catalogues étaient souvent réduits à leur plus simple expression et très souvent ne comportait qu’une liste de titre, sans aucun autre détail concernant les techniques utilisées ou les dimensions.

Je n’ai retrouvé aucune trace de ces œuvres dans les catalogues raisonnés sur les œuvres sur papier de l’artiste (Lathemann, Parisot et Patani) ni dans d’autres documentations si ce n’est la gouache reproduite plus haut qui est accompagnée d’un certificat de Marc Restellini daté de 2009.

Si quelqu’un a d’autres détails sur cette œuvre ou l’autre, je lui serai reconnaissant d’entrer en contact avec moi (info@amis-de-modigliani.net).

 

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Petite histoire des Apaches

C’est dans un de ses célèbres romans feuilletons qu’ Alexandre Dumas fils avait, le premier, créé un lien imaginaire entre les bandes de mauvais garçons des faubourgs de Paris et les tribus sauvages des plaines d’Amérique du Nord.

Dans la réalité, il existe dans le Paris de la Belle Epoque une multitude de bandes criminelles organisées et cloisonnées qui alimentent le mythe de l’omniprésence des prétendus Apaches. Ils adoptent des noms de guerre pittoresque censés susciter l’effroi et le respect du bourgeois : la Bande des Grains de Beauté de St-Ouen, les Tatoués d’Ivry… Rien de bien original pour l’époque, mais ce gang se démarque des autres bandits par leur accoutrement et leurs mœurs libérés, qui choquent les mentalités.

Un Apache type, à gauche

Un Apache type, à gauche

Le style vestimentaire ainsi que la codification très précise des signes distinctifs de l’apache vont permettre de fixer la représentation des mauvais garçons dans la mythologie du Paris canaille pour les décennies à venir.

Ces messieurs portent généralement la casquette à trois ponts avec un foulard, la veste entr’ouverte laissant voir une chemise frippée, et un ‘bénouze’  (pantalon patte d’eph’) et enfin, détail plus qu’important à leurs yeux: les chaussures, ultra-brillantes, signe distinctif pour épater la galerie.

Et puis, chose frappante pour l’époque, ces jeunes gens ne sont pas que des hommes, et la gente féminine prend part aux méfaits attribués au gang. Ces femmes choquent la population, par leurs attitudes libérées et affichées.  Elles arpentent le trottoir arborent des jupes longues recouvertes de tabliers de couleurs, des blouses criardes et un ruban de velours autour du cou et surtout pas de chapeau, puisque leur statut de « femme en cheveu » renseigne le client sur leur condition de prostituée.

Manda - Leca et Casque d'Or

Manda – Leca et Casque d’Or

Ce rôle actif des femmes dans l’organisation criminelle de la bande fait d’ailleurs la Une des journaux, à l’instar de Casque d’Or, Amélie Elie de son vrai nom. En 1902, Casque d’Or est une prostituée, dont le surnom fait écho à la lutte que se livrent 2 chefs de bande, Leca et Manda, afin d’obtenir ses faveurs. Casque d’Or fut par la suite immortalisée par Simone Signoret dans le film éponyme de Jacques Becker, sorti en 1952.

L’apache disparaît aux abords de la guerre 14-18 suscitant un grand élan de nostalgie jusqu’à la fin des années 30. Il est remplacé à partir des années 20 par le gangster, taillé sur le modèle américain ; plus efficace et moins folklorique.

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